Catherine Abou El Khair, JGPmedia pour Localtis
Malgré leurs alertes, les régions ne disposent toujours pas de visibilité sur la contribution budgétaire de l’État à la formation des demandeurs d’emploi pour 2024. Et malgré la promesse de montants “extrêmement significatifs” répétée par le ministre du Travail, Olivier Dussopt (voir notre article du 23 mai 2023), Bercy jugeait en juillet que des économies sont envisageables compte-tenu de la diminution du chômage. Si ce scénario d’une diminution des moyens apparaît logique à Régions de France, l’association d’élus a réclamé, lors de sa conférence de presse de rentrée organisée mardi 29 août (voir aussi notre article de ce jour sur le volet éducation), de limiter l’ampleur des futures coupes budgétaires.
“S’il y a une baisse de 15% de l’enveloppe de l’État, les régions pourront faire face”, mais au-delà, “il faudrait redouter que l’offre de formation professionnelle et la diversité de cette offre pour les personnes les plus éloignées de l’emploi ne puisse être assurée”, avertit François Bonneau, le président de la commission Éducation, orientation, formation et emploi de Régions de France.
Insérer les bénéficiaires du RSA
La prudence de l’association d’élus se justifie par la réforme France Travail, qui met l’accent sur l’insertion des bénéficiaires du RSA, dont le nombre peine à diminuer. Ces publics “ont besoin d’un vrai accompagnement social pour revenir en formation, ont besoin de formations assez longues. Il faut donc maintenir à un niveau important les moyens”, a ajouté François Bonneau, saluant les progrès auprès de ces publics, permis ces dernières années grâce au plan d’investissement dans les compétences initié en 2018.
En 2022, le nombre d’entrées en formations commandées par les régions s’est élevé à 367.000, contre 404.000 en 2021 et 316.000 en 2020, année du Covid. L’absence de visibilité sur la contribution de l’État risque de se traduire par un “trou d’air” dans le nombre de personnes formées en 2024 faute d’avoir passé à temps les commandes aux organismes de formation (voir notre article du 26 juillet).
Lundi 28 août, en marge de l’Université d’été du Medef à Paris, le ministre du Travail a annoncé qu’il y aura 15.000 emplois aidés en moins en 2024, en raison de la baisse du chômage et de la hausse des tensions de recrutement.