# Un marché en pleine mutation et en forte croissance
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Depuis la réforme de 2018, plusieurs changements structurels ont modifié le paysage de la formation professionnelle continue :
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Désintermédiation et monétisation du compte personnel de formation (CPF)
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Obligation de certification des organismes de formation (Qualiopi) pour pouvoir bénéficier de fonds publics ou mutualisés
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Mise en place de France compétences et des opérateurs de compétences (OPCO)
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Libéralisation de l’apprentissage
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Après une année 2020 marquée par le début de la crise sanitaire – qui a transformé les conditions de réalisation des formations – les organismes de formation (OF) ont enregistré une hausse très importante de leur chiffre d’affaires en 2021, atteignant un total de 19 milliards d’euros. Le nombre d’organismes a également augmenté de 12 % entre 2019 et 2021, témoignant d’un dynamisme accru du secteur.
# Un marché marqué par l’augmentation des micro-organismes de formation
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En 2021, le marché de l’offre de formation est dominé par les organismes privés à but lucratif, qui représentent 86 % de l’effectif total, 57 % du chiffre d’affaires total et 70 % des entrées en formation. Mais 72 % des organismes de formation créés entre 2018 et 2021 sont des micro-organismes de formation qui regroupent principalement des formateurs individuels et des entreprises individuelles. Bien que très nombreux (56 % de l’effectif total), leur poids dans le chiffre d’affaires total demeure très faible (seulement 8 %).
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Les organismes privés à but non lucratif (13 % de l’effectif total) et les organismes publics (1 %) jouent également un rôle crucial, notamment dans la formation des demandeurs d’emploi et des alternants. Ils génèrent respectivement 21 % et 22 % du chiffre d’affaires global.
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Les employeurs restent les principaux clients des organismes de formation, mais la réforme de 2018 a permis une diversification des publics et des sources de financement :
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Les organismes publics et privés à but non lucratif ont notamment bénéficié d’une hausse des financements par les OPCO.
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De plus, environ un OF sur cinq déclare dans l’enquête avoir reçu des financements au titre du CPF en 2021.
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# Croissance des micro-organismes de formation sous-traitants
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En 2021, 1/3 des organismes de formation (hors micro-OF) a confié une partie de leurs activités à des sous-traitants, principalement de l’animation de formation.
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Pour plus d’1 donneur d’ordres sur 2, cette pratique permet d’élargir le contenu de leur offre de formation.
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Si la part des OF sous-traitant une partie de leur activité de formation est stable sur la période 2019-2023, la proportion des OF ayant été sous-traitants (principalement les micro-OF) ne cesse de progresser.
# Croissance des formations en distanciel
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Les modalités pédagogiques ont également évolué depuis la réforme, avec une augmentation des formations en distanciel et bimodales.
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Les organismes publics, en particulier, optent davantage que les autres pour des formations certifiantes et diplômantes.
# Certification Qualiopi : une mise en œuvre difficile pour les micro-organismes
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Depuis le 1er janvier 2022, tout prestataire d’actions concourant au développement des compétences doit être certifié Qualiopi pour bénéficier de financements publics ou mutualisés.
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La moitié des organismes de formation sont certifiés Qualiopi, mais seulement un tiers des micro-OF.
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La certification représente un investissement humain et financier important, ce qui explique pourquoi de nombreux micro-OF ne s’engagent pas dans ce processus.
De nouvelles dispositions réglementaires, entrées en vigueur fin 2023, viennent encadrer davantage l’activité des organismes de formation. Notamment, un plafonnement à 80% des missions sous-traitées pour le CPF a été instauré, et l’obligation de certification Qualiopi a été étendue à certains sous-traitants. Par ailleurs, l’instauration de la participation forfaitaire obligatoire pour le CPF devrait impacter l’activité des organismes de formation en 2024.