les aides à l’embauche sur la sellette

les aides à l’embauche sur la sellette


Les primes attribuées aux entreprises pour l’embauche d’un apprenti sont dans le viseur de l’exécutif. Alors que l’apprentissage a coûté à l’Etat près de 20 milliards d’euros en 2023, le budget 2025 prévoit de diminuer de 1,2 milliard d’euros les aides à l’apprentissage.

Parmi les scénarios évoqués par le Premier ministre, Michel Barnier, lors de la présentation du projet de loi de finances aux députés, jeudi 10 octobre : faire passer l’aide à l’embauche de 6 000 à 4 500€. La modulation du montant de cette prime en fonction de la taille de l’entreprise et/ou du niveau de qualification des apprentis est, elle aussi, à l’étude.

En parallèle, le coût pour les entreprises des apprentis les mieux rémunérés devrait augmenter : alors que les employeurs bénéficiaient d’une exonération de cotisations patronales jusqu’à 0,79 Smic, le seuil serait abaissé à 0,5 Smic en 2025.

Une aide mise en place en plein Covid

Pour mémoire, l’aide à l’embauche des alternants avait été mise en place en 2020, pour booster l’emploi des jeunes en pleine crise sanitaire. D’abord d’un montant de 5 000€ pour un apprenti mineur et de 8 000€ pour un majeur, cette aide avait été fixée à un montant unique (6 000€) en 2023. Cette mesure a contribué à faire exploser le nombre d’apprentis en France : alors que le ministère du Travail n’en dénombrait que 317 000 en 2017, ils étaient 856 000 en 2023 !

Dans le contexte actuel de recherches d’économies, le ministre chargé du Budget, Laurent Saint-Martin, a appelé, au micro de France Info, à revoir le dispositif : « Est-ce qu’on peut aussi se dire aujourd’hui, pour le budget 2025, par rapport au grand défi qui est devant nous, qu’alors que le chômage a baissé dans notre pays, qu’alors que les entreprises justement ont eu recours massivement à l’apprentissage, que nous pouvons non pas supprimer les aides à l’apprentissage, mais redéfinir le ciblage, les ‘’périmétrer’’, en concertation notamment avec les organisations patronales ? »

Le périmètre de ces aides avait déjà été réduit, en mai 2024, avec l’exclusion du dispositif pour  les contrats de professionnalisation.

Un « pari risqué » pour les petites entreprises

Les annonces du gouvernement n’ont pas manqué de faire réagir les organisations patronales. L’U2P plaide pour le maintien d’une aide de 6 000€ pour les entreprises de moins de 250 salariés et propose de revenir à la situation pré-Covid, où les entreprises de plus de 250 salariés n’étaient pas éligibles aux aides à l’apprentissage.

L’U2P ainsi que la CPME s’opposent également aux exonérations de cotisations sociales au niveau du Smic : « un pari risqué qui mériterait une évaluation branche professionnelle par branche professionnelle, voire entreprise par entreprise », selon l’U2P, et « une augmentation du coût du travail de près de cinq milliards d’euros », que déplore la CPME.



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