La construction du Compte personnel de formation c’est avant tout une aventure qui se poursuit sans discontinuer depuis dix ans et dont chaque étape reflète les avancées au service de la formation professionnelle des Français. La création de ce dispositif en mars 2014, l’ouverture de Mon Compte Formation en novembre 2019, en passant par l’intégration des abondements automatisés dans les parcours d’achats en janvier 2021, la mise en place de la certification Qualiopi en janvier 2022 ou le déploiement de FranceConnect + en octobre 2022 sont autant de dates clés pour le CPF.
En chiffres
Dix années du Compte personnel de formation, ce sont plusieurs millions de dossiers de formation validés, plusieurs milliards d’euros d’achats de formation mais aussi des partenariats au service des usages et de belles histoires de reconversion dans la vie des Français. Le changement d’échelle intervenant au moment du lancement de l’application et du site web Mon Compte Formation en 2019, gérés pour le compte de l’État par la Caisse des dépôts et consignations.
Le 21 novembre : un anniversaire en deux temps
Un héritage à la main de tous les Ministres du Travail
La ministre du Travail et de l’Emploi Astrid Panosyan-Bouvet a convié tous les fondateurs et héritiers du CPF pour se projeter sur les prochaines années. C’est ainsi que Michel Sapin, Myriam El Khomri, Muriel Pénicaud, Elisabeth Borne, Olivier Dussopt et Carole Grandjean ont pu partager leurs retours d’expériences avec la Ministre du Travail et de l’Emploi.
L’accent a ainsi été mis sur les abondements et l’engagement des entreprises dans le fléchage des formations pour leurs salariés. Place a ainsi été donné à quatre entreprises : SYSTRA, METRO, AXA, Groupe SII.
Enfin, l’OPCO Atlas et l’opérateur du CPF, la Caisse des dépôts, ont pu renouveler leurs engagements en faveur de la branche des bureaux d’études.
Colloque : « le CPF a 10 ans ! Et dans 10 ans ? »
L’après-midi, la Ministre du Travail et de l’Emploi Astrid Panyosan-Bouvet a introduit un colloque organisé par le ministère du Travail et de l’Emploi, en partenariat avec l’AEF. Ce colloque ayant pour objectif d’engager, avec les partenaires sociaux, ce dialogue sur les étapes à venir autour de cet outil central dans l’évolution et la reconversion professionnelle.
Et après ?
Le Compte personnel de formation continue de s’adapter face à un marché du travail en mutation, pour devenir une référence en Europe. Zoom sur ses avancées et les étapes à venir
Le Passeport de compétences
Lancé en version test en mai 2023, le Passeport de compétences, accessible via la plateforme Mon Compte Formation, représente une avancée majeure pour la valorisation des actifs. Introduit par la loi fondatrice du CPF de 2014, ce dispositif a été renforcé par la loi du 5 septembre 2018, qui impose à chaque certificateur de transmettre les diplômés.
Ce service est disponible dès 16 ans (15 ans pour les apprentis), et propose un espace personnel où les données liées à la carrière, aux qualifications et aux formations sont automatiquement préchargées ou renseignées par l’utilisateur.
Aujourd’hui, on compte 20 millions de titulaires disposant d’un passeport alimenté avec au moins une certification et 38 millions de certifications ont été reçues par la Caisse des Dépôts pour l’ensemble des certificateurs actuellement enregistrés auprès de France Compétences.
Depuis 2024, le passeport intègre :
- Les expériences professionnelles depuis 2017 ;
- Les formations suivies par le titulaire ;
- Les expériences volontaires, associatives tel que l’open badge JO Paris 2024, pour les bénévoles ayant participé à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Un modèle social français qui inspire l’Europe
Le modèle du Compte personnel de formation (CPF) fait figure de référence internationale. Le conseil de l’Union européenne a adopté en juin 2022 une recommandation de développement de la formation professionnelle et des droits individuels à la formation dans chaque pays membre.
L’objectif européen est d’atteindre 60% d’adultes bénéficiant chaque année d’une formation à l’horizon 2030.
Le modèle français correspondant à celui souhaité : droits acquis indépendants du statut de l’individu, cumulables, accessibles via un portail numérique national référençant également l’offre de formation éligible, la France participe activement à cette dynamique, en tant que pays expert.
Les abondements : une logique de co-construction
La co-construction dans le cadre du CPF permet aux financeurs tiers de co-financer des formations ciblées. Le ministère du Travail et de l’Emploi souhaite poursuivre et accroitre le recours aux abondements, permettant ainsi d’amplifier le recours au CPF pour se former aux métiers porteurs.
Développer la co-construction c’est permettre :
- aux employeurs d’être acteur de la gestion de compétences au sein de l’entreprise par rapport aux futurs besoins identifiés, aux transitions sociétales ou juridiques. C’est aussi les faire monter en compétence ses salariés, les fidéliser, anticiper les métiers émergents et ceux voués à disparaitre ou en transformation. C’est également un outil simple et accessible pour concrétiser une partie de sa GPEC.
- à tout autre financeur institutionnel (région, OPCO) de développer une véritable politique de financement de la formation vers des certifications qui permettent l’insertion vers des métiers identifiés comme en tension ou les métiers de demain. C’est aussi anticiper le développement du vivier actif de personnes formées et qui maitrisent les compétences nécessaires à ces futurs métiers.
Le cofinancement est un outil d’orientation vers les futurs besoins de demain sans enlever de droit au salarié qui reste titulaire de son compte personnel de formation.
Photo
De gauche à droite : Marie Buard, vice présidente de l’Opco Atlas ; Myriam El Khomri, Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, 2015-2017 ; Michel Sapin, Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, 2012-2014 ; Carole Grandjean, Ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, 2022-20224 ; Muriel Penicaud, Ministre du Travail, 2017-2020 ; Éric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts ; Élisabeth Borne, Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, 2020-2022 ; Astrid Panyosan-Bouvet, actuelle Ministre du Travail et de l’Emploi ; Olivier Dussopt, Ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, 2022-2024 Copyright : Ministères sociaux/ DICOM /Cedric Bufkens / Sipa Press