La VAE à l’université : comment procéder ?

Nicolas Lenne


Comment faut-il procéder lorsque l’on veut effectuer une VAE à l’université ?

Nicolas Lenne– La première chose à faire, c’est entrer en contact avec la cellule VAE qui va vous informer sur la démarche et vous orienter vers le diplôme à valider, si ce choix n’a pas été fait en amont. Ensuite, tout peut aller très vite car la procédure a été simplifiée. Aujourd’hui, en 72 heures, vous pouvez avoir identifié votre diplôme et vous lancer dans le montage du dossier de faisabilité.

Que contient ce dossier ?

– Il s’agit en fait d’un CV dans lequel le candidat revient sur sa formation initiale et professionnelle, ainsi que sur l’ensemble de son parcours professionnel, en apportant sur chacun de ces éléments un certain nombre de précisions. Il faut en général une quinzaine de jours pour le remplir. Une fois bouclé, il doit être déposé à la cellule VAE qui le transmettra au responsable pédagogique du diplôme visé. Celui-ci a un mois pour l’étudier et émettre un avis de recevabilité qui peut être positif ou défavorable.

Sur quels critères sont évalués ces dossiers ?

– L’objectif de la VAE, c’est de mettre en parallèle un parcours professionnel avec le contenu d’une formation. Si après étude du dossier on pressent qu’il n’y a pas adéquation, on ne pourra pas faire le parallèle et on n’aboutira pas à la validation des acquis en fin de procédure. Ceci étant dit, l’avis ne fait que déconseiller la procédure. Le candidat peut donc passer outre, mais il faut savoir qu’au final, il risque fort de se voir refuser la validation.

Que se passe-t-il lorsque l’avis est favorable ?

– Le candidat reçoit un dossier d’inscription à l’université et une trame du dossier de VAE. Trois éléments principaux figurent dans ce dossier : des fiches de postes qui doivent décrire de manière très précise les fonctions occupées par le candidat lors de chacune de ses expériences professionnelles. Dans la seconde partie, il faut remplir un tableau dans lequel le candidat met en parallèle le contenu du diplôme qu’il entend valider et les éléments de son parcours professionnel. La troisième partie est consacrée à la rédaction de un à trois « mini mémoires » qui décrivent dans le détail des événements marquants de la vie professionnelle du candidat pouvant être mis en parallèle avec la formation. La constitution du dossier de VAE dure en général entre deux et sept mois. Tout dépend du niveau de diplôme visé, des disponibilités, du rythme de travail.

Que devient ensuite ce dossier ?

– La cellule VAE transmet le dossier aux membres du jury qui est organisé entre six et huit semaines après sa réception. Le jury est généralement composé de cinq ou six personnes : des enseignants, des professionnels et un membre de la cellule VAE. La soutenance dure une à deux heures. Pendant le premier tiers, le candidat présente son parcours professionnel, les mises en parallèle de son parcours avec la formation, et l’orientation professionnelle qu’il souhaite donner à sa carrière après la VAE. Le second tiers est consacré à un échange entre les membres du jury et le candidat afin d’éclaircir certains points. Le troisième tiers est dédié à la délibération. Le candidat sort de la pièce pour laisser le jury revoir le dossier et valider ou non chacune des mises en parallèle.

Quels sont les cas de figure possible ?

– Il en existe trois… Lorsque le candidat ne valide aucun des modules, ce qui est extrêmement rare, la validation est refusée. Si au contraire, il obtient une validation totale, le temps de deux ou trois signatures, et il est considéré comme diplômé. Mais dans le cas le plus fréquent, le jury n’accorde qu’une validation partielle. Le candidat reçoit alors une liste de prescriptions que le candidat doit suivre dans les deux ans qui suivent à l’université ou dans un autre établissement de formation quand le diplôme visé est généraliste. Si le candidat réussit ses examens, il lui suffit d’envoyer à la cellule VAE ses attestations de réussite pour chacune de ses prescriptions. Cette dernière profitera de l’organisation d’un jury pour la même formation afin de présenter ces attestations aux membres du jury qui statueront très vite sur une validation totale. En cas d’échec à l’examen, le candidat peut retenter sa chance tant que l’habilitation du diplôme par le ministère de l’enseignement supérieur est valide.

Quels sont les taux de réussite ?

Nous n’avons pas de chiffres officiels. Tout ce que l’on peut dire, c’est que l’on a 85 % de chances d’obtenir une validation totale au niveau licence, et 70 % de décrocher une validation partielle dans le cas d’un master.

Yves Rivoal



Source link

Autres articles