La durée de l’attention optimale de 7 à 85 ans

Les chiffres clés sur la durée de l


Soutenir l’attention est essentiel pour exécuter de nombreuses activités quotidiennes, telles que lire ou écouter un cours magistral, regarder des séries d’images ou de vidéos, pour le plaisir ou pour le travail. Concrètement, la durée d’attention est le temps passé à se concentrer sur une tâche avant d’être distrait.

Cependant c’est un véritable défi pour le cerveau! En réalité, notre attention fluctue à chaque instant. Parfois, ultra concentrée sur les objectifs, parfois perdue à cause de la distraction, de la fatigue ou du manque de motivation.

Voici les chiffres clés sur la durée de l’attention optimale à tous les âges d’après les dernières recherches en neurosciences et développement cognitif.

8 secondes, 3 minutes, 20 minutes, vraiment ?

Dès l’adolescence, on peut maintenir l’attention plusieurs heures ! On en fait tous l’expérience lorsque l’on regarde un film ou lorsqu’on est captivé par une activité.

Pourtant, il est communément admis que l’attention ne dure que quelques minutes: 2 à 3 minutes chez les enfants, jusqu’à 20 minutes chez les adultes.

En réalité, la durée de l’attention soutenue est bien plus courte! Les premières études suggéraient que 8 secondes était le temps maximale pour soutenir l’attention, sans aucune fluctuation. Les dernières recherches lèvent le voile sur la durée de l’attention optimale à tous les âges.

2 états de l’attention qui fluctuent tout le temps

Les dernières recherches montrent qu’en réalité, l’attention fluctue entre 2 états à chaque instant pendant l’exécution d’une activité:

  • la zone “IN” (dedans) : c’est la zone optimale de l’attention, caractérisée par un état stable, avec peu erreurs, mais avec un haut risque de sortir de la zone
  • la zone “OUT” (dehors) : c’est une zone moins optimale, caractérisée par un un état plus exigeant, qui requiert davantage d’efforts dans des tâches d’attention soutenue

Les capacités attentionnelles se développent continuellement dans les 2 zones. Même à l’âge adulte, elles continuent d’évoluer bien au-delà de l’adolescence.

30 à 76 secondes dans la zone “IN”

La durée dans la zone “IN” est la durée pendant laquelle on peut maintenir un état d’attention optimale.

Cette durée évolue avec l’âge:

  • enfants: 30 secondes
  • adultes: 76 secondes
  • seniors: 67 secondes
  • 2,5 minutes est la durée maximale pour les adultes et les seniors

3 minutes max pour les enfants

Chez les enfants, la durée dans la zone “IN” diminue de 27 % au-delà de 3 minutes. Au-delà de 3 minutes, le risque de produire des erreurs et de décrocher augmente drastiquement.

Chez les enfants atteints de troubles attentionnels, cette diminution de la durée dans la zone “IN” est encore plus importante.

En revanche, les adultes et les seniors sont plus résistants: la durée dans la zone “IN” ne diminue pas entre 2 tâches de 3 minutes.

16 ans, le pic du développement

Les zones “IN” et “OUT” se développent rapidement jusqu’à 16 ans.

Les 2 zones bénéficient de nouvelles stratégies attentionnelles utilisées par les adolescents. Ces stratégies consistent à réaliser les tâches de vigilance en fournissant des réponses de plus en plus rapides.

En revanche, les stratégies attentionnelles utilisées par les adolescents sont peu prudentes, avec des risques importants de produire des erreurs et des réponses impulsives. Ils ne ralentissent pas pour corriger les erreurs.

43 ans, le pic de performance

Les zones “IN” et “OUT” continuent d’évoluer jusque dans la quarantaine.

Les adultes utilisent de plus en plus des stratégies attentionnelles qui sont de plus en plus prudentes. Ces stratégies permettent de produire moins d’erreurs dans des tâches de vigilance et de ralentir pour corriger les erreurs.

En revanche, après 43 ans, la zone “OUT” devient glissante.

Les performances attentionnelles diminuent chez les seniors, surtout dans la zone “OUT”. Les erreurs et les temps de réponses sont davantage variables dans la zone “OUT”, tandis que la zone “IN” est moins vulnérable. Cela peut devenir un vrai défi dans les tâches complexes où les risques de passer dans la zone “OUT” sont plus importants.


BONUS POUR OPTIMISER L’ATTENTION

Les pauses Pomodoro les plus bénéfiques

Les pauses “Pomodoro” sont des pauses prédéterminées et systématiques. Le schéma classique des pauses Pomodoro: 6 minutes de pause toutes les 20 minutes.

Oui les pauses Pomodoro ont des bénéfices ! (par rapport à des pauses auto-régulées) :

  • l’humeur est meilleure
  • les sensations de fatigue diminuent.
  • Les tâches sont accomplies plus rapidement

Les bénéfices des pauses Pomodoro sont identiques chez les adultes pour :

  • des pauses de 6 minutes toutes les 24 minutes
  • des pauses de 3 minutes toutes les 12 minutes

9h – 11h , la meilleure heure de la journée 

  • 9h – 11h : La précision et la stabilité attentionnelle culminent et elles diminuent progressivement tout au long de la journée.
  • 12h -16h : les réponses sont plus prudentes et les temps de réponse sont plus lents.
  • 3h – 7h : c’est le pire moment, éviter de travailler la nuit si vous n’êtes pas un oiseau de nuit.


Références

Michael Esterman, Sarah K. Noonan, Monica Rosenberg, Joseph DeGutis, In the Zone or Zoning Out? (2013) Tracking Behavioral and Neural Fluctuations During Sustained Attention, Cerebral Cortex, Volume 23, Issue 11, Pages 2712–2723, https://doi.org/10.1093/cercor/bhs261

Simon AJ, Gallen CL, Ziegler DA, Mishra J, Marco EJ, Anguera JA, Gazzaley A. Quantifying attention span across the lifespan (2023). Front Cognit. ;2:1207428. https://doi.org/10.3389/fcogn.2023.1207428

Fortenbaugh FC, DeGutis J, Germine L, Wilmer JB, Grosso M, Russo K, Esterman M. Sustained Attention Across the Life Span in a Sample of 10,000: Dissociating Ability and Strategy. (2015) Psychol Sci. ;26(9):1497-510. https://doi.org/10.1177/0956797615594896

Riley, E., Esterman, M., Fortenbaugh, F. C., & DeGutis, J. (2017). Time-of-day variation in sustained attentional control. Chronobiology International, 34(7), 993–1001. https://doi.org/10.1080/07420528.2017.1308951

Biwer, F., Wiradhany, W., oude Egbrink, M. G. A., & de Bruin, A. B. H. (2023). Understanding effort regulation: Comparing ‘Pomodoro’ breaks and self-regulated breaks. British Journal of Educational Psychology, 00, 1–15. https://doi.org/10.1111/bjep.12593



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